Les églises sont au cœur des villes, lieux de rencontre, enjeux d'influence, symboles de renaissance et de développement. Royan en est l'illustration, qui somnolait à l'ombre de l'église Saint-Pierre depuis le XIIe siècle, quand la mode des bains de mer vint troubler cette harmonie. Au milieu du XIXe siècle, il devint urgent de rapprocher les lieux de culte des baigneurs. S'ensuivirent des querelles de clochers entre le centre-ville de Royan et Pontaillac qui se conclurent par deux chapelles et deux églises. Les destructions liées aux bombardements rebattent les cartes dans les années 50. Novatrice et spectaculaire, l'église Notre-Dame, de Guillaume Gillet et Bernard Laffaille, « remet la ville debout », selon le vœux du maire de l'époque. Dans le quartier du Parc, Notre-Dame de l'Assomption est un ultime clin d'œil aux influences brésiliennes de la Reconstruction royannaise.
Frédéric Chassebœuf est diplômé d'histoire et d'histoire de l'art. Passionné d'architecture, il écrit depuis l'âge de 17 ans. Aujourd'hui, chargé de mission du service Patrimoine de la ville de Rochefort, « Ville d'Art et d'Histoire », il a publié de nombreux ouvrages de référence, tels Cordouan, Roi des phares (2011) et le Guide architectural Royan 1900 (2013) aux éditions Bonne Anse. Il préside par ailleurs aux destinées de l'association Fondation Jacques Daniel, partenaire indispensable de la vie culturelle du pays royannais.