Prix de l'Académie de Saintonge 2014
La promenade est paisible aujourd'hui, sur les quais du port de Ribérou. Pourtant, si l'on observe les façades cossues, les équipements portuaires, on pressent qu'il n'en fut pas toujours ainsi. Dès le XIIe siècle, c'est à Ribérou, port de commerce actif entre Seudre et Atlantique, que bat le cœur du bailliage. Des navires, certains de plus de 100 tonneaux, chargent et déchargent le sel, les céréales, le bois, les sardines, plus tard le charbon ou les tuiles. Sur les quais, les négociants traitent avec les propriétaires et maîtres de navire, les matelots s'embarquent, les avitailleurs calculent les rations des équipages. Il est même institué une « compagnie des compteuses de sardines » pour faire cesser les réclamations. Ce commerce déclenche évidemment taxes, coutumes et droits divers que les contrôleurs veillent à faire entrer dans les caisses. Cette formidable activité cède néanmoins progressivement à la fin du XIXe siècle devant l'inexorable envasement du port et les nouveaux modes de transport. Ribérou n'en perd pas son âme pour autant. Les commerçants et artisans s'y installent, ainsi que quelques personnages hauts en couleur. Aujourd'hui, les Saujonnais s'y retrouvent pour la pratique du nautisme, les fêtes, les balades ou la pêche. Le lieu garde un charme fou, grâce à son histoire, qu'il est urgent de découvrir.
Économiste de formation, Pascal Ferchaud exerce au Lycée Cordouan de Royan depuis 1987. Il a fondé en 1979 la Société d'Histoire et d'Archéologie en Saintonge Maritime. Élu maire de Saujon en 2001 et Conseiller général en 2004, il a entrepris la réhabilitation du port de Ribérou, élément fondamental du patrimoine de la commune de Saujon.